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Forbes

– le 10 janvier 2024
Dans les contextes actuels d’incertitude économique et avec des marchés très concurrentiels, les entreprises s’éloignent du modèle traditionnel du leadership. Un nouveau modèle fait son apparition : le leadership appréciatif.

L’ancien modèle du leadership « autoritaire » décroit

Le modèle traditionnel du leadership consistait en ce que les dirigeants soient en capacité « de faire faire des choses aux autres » et où le commandement et le contrôle étaient valorisés. Selon Whitney, Trosten-Bloom et Rader, le temps paraît révolu où les leaders étaient motivés par des questions telles que : « Comment puis-je tirer le meilleur parti des ressources, financières et humaines ? » ou « que dois-je faire lorsque les gens ne s’engagent pas à atteindre des objectifs définis ou ne se conforment pas aux politiques établies ? » ou encore « comment puis-je inciter les gens à faire plus avec moins, pour le bien de l’entreprise ? ».

Même si la culture du « Command & Control » est toujours présente notamment dans les organisations pour lesquelles le risque doit être limité car des vies humaines sont en jeu (armée, aéronautique, médecine…), de nombreuses entreprises marchandes attendent des changements de leadership pour faire face à des environnements incertains et évolutifs.

Un sondage IFOP sur le regard des cadres dirigeants et des managers sur les évolutions de leur entreprise, montre que ces derniers considèrent les prochaines années comme porteuses d’importantes transformations et mutations.

Amenés à se projeter en 2030, 87% des sondés pensent ainsi que leur entreprise aura changé, dont 44% beaucoup. Ils souhaitent que les entreprises puissent être plus attentives envers leurs collaborateurs (64%), plus engagées dans la société (63%) ou plus inclusives (62%).

L’ancien modèle a cédé la place à des nouveaux modes de leadership qui permettent aux personnes d’être davantage acteurs de leur entreprise.

Vers un nouveau modèle de leadership : le leadership appréciatif

Une nouvelle forme de leadership a fait son apparition : celui qui responsabilise les employés sur leur comportement et leur action au travail. Les collaborateurs passent du rôle de « passager » à celui de « pilote » avec, en contrepartie, plus d’attentes sur les résultats de leur travail.

Whitney, Trosten-Bloom et Rader définissent le leadership appréciatif comme « la capacité relationnelle à mobiliser le potentiel créatif et à le transformer en pouvoir positif – pour déclencher des vagues de confiance, d’énergie, d’enthousiasme et de performance – pour faire une différence positive dans le monde ».

Pour accompagner les collaborateurs dans cette transformation, et limiter le stress lié à un rééquilibrage des pouvoirs, le leader appréciatif peut mettre en place des stratégies :

  • Les enquêtes appréciatives, étayées par des questions positives, permettent une exploration approfondie et constructive. Cette démarche a pour objectif de libérer les idées et meilleures pratiques, stimuler l’apprentissage collaboratif et l’innovation. Donner la parole à des collaborateurs permet d’envoyer un message d’écoute. Cela a aussi pour impact de favoriser la créativité et l’engagement.
  • L’accent sur ce qui fonctionne et pourquoi, plutôt que sur ce qui ne fonctionne pas. Les études de psychologie positive montrent qu’il est bénéfique d’avoir 3 expériences positives pour chaque expérience négative afin de favoriser le bien-être émotionnel. Les forces individuelles et collectives sont une source de potentiels à découvrir. Grâce à des ateliers, les employés découvrent leurs forces et celles des autres. Ils acquièrent la confiance nécessaire pour s’exprimer, prendre des risques et aider les autres à exploiter leurs atouts.
  • L’inclusion : lorsque les gens ont le sentiment de faire partie de quelque chose, ils s’en soucient et s’engagent dans ce qu’ils contribuent à créer.
  • L’éveil de l’esprit créatif : à travers une invitation à dépasser le statu quo, le leader donne vie à de nouvelles possibilités, offre de l’espoir en pleine crise, donne aux gens une raison et une voie pour aller de l’avant. Le leadership appréciatif aide les collaborateurs à envisager collectivement un nouvel avenir en créant de l’espoir ensemble et en donnant vie à leur vision.
  • L’intégrité : le leadership appréciatif invite les employés à avoir un équilibre professionnel et personnel.

Les leaders appréciatifs offrent une nouvelle vision du leadership.

Lors d’une interview de HBR, Hubert Joly, ancien patron de Best Buy (entreprise américaine de vente de matériel électronique grand public), a répondu à la question : « Qu’est-ce qui fait l’étoffe d’un patron aujourd’hui ? ». Il explique que ce qui caractérise les leaders dont on a besoin aujourd’hui, ce sont cinq mots « authenticité, vulnérabilité, empathie, humilité, humanité ». Il explique que le rôle du dirigeant a changé : « Cela n’est plus celui qui dit à l’autre quoi faire, c’est celui qui créée un environnement dans lequel les autres peuvent s’épanouir ».

Par Maureen Bassars​, Senior Manager chez Square Management.

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