Sélectionner une page

Décision-Achats.fr

– le 03 novembre 2020

Afin d’identifier le degré d’applicabilité du travail à distance pour les métiers de la supply chain, tâchons de les classer selon trois catégories complémentaires les unes des autres… Grève des transports, Covid-19. Deux événements venus perturber notre quotidien en 2020, démocratisant l’usage du travail à distance. Dans quelles mesures le télétravail est-il applicable aux métiers des supply chain, et quelles solutions déployer pour le faciliter et le rendre possible?

Le télétravail aujourd’hui, incompatible avec certains métiers

Afin d’identifier le degré d’applicabilité du travail à distance pour les métiers de la supply chain, tâchons de les classer selon trois catégories complémentaires les unes des autres :
Les métiers qui relèvent de l’opérationnel, exécutant des processus et des tâches « de terrain », avec une fréquence de répétition journalière. Ce sont ces activités qui sont au plus proche du produit et assurent physiquement la gestion opérationnelle des flux sur le court terme (ex : le préparateur de commandes).
La seconde catégorie représente l’ensemble des métiers liés au pilotage et à la gestion managériale de proximité de l’activité. En comparaison à la première catégorie, ces métiers opèrent avec un objectif moyen terme – hebdomadaire et mensuel (ex : la prévision de vente).
Enfin la troisième catégorie englobe les activités liées à des projets moyen-long terme, avec des réflexions stratégiques et un accompagnement à la transformation des processus et des méthodes des deux autres catégories (ex : projets d’implémentation logiciel ou de schéma directeur).
Une fois cette catégorisation effectuée, il est plus aisé de déterminer le degré d’éligibilité au télétravail. La première catégorie est la moins apte à pouvoir travailler à distance car la présence physique d’opérationnels reste essentielle afin d’assurer la continuité de l’activité. Les deux autres catégories sont, quant à elles, plus enclines au télétravail.

Une évolution vers un télétravail plus facilement généralisable pour les activités de pilotage

Lorsque Emmanuel Macron appelle en mars puis à nouveau fin novembre 2020 les entreprises à pratiquer le télétravail, un effort est toutefois nécessaire pour que les travailleurs puissent effectuer leurs tâches et assumer leurs responsabilités au sein de l’organisation. Des outils de travail collaboratif doivent être déployés afin de permettre à chacun de continuer ses activités. Une attention particulière doit également être portée au matériel – chaque collaborateur possède-t-il un ordinateur portable et une connexion efficace ? – et à la sécurité informatique pour garantir l’intégrité des données sensibles.
Les entreprises ayant par le passé investi dans des solutions de digitalisation de leur supply chain, et ce afin de mieux maîtriser les flux (traçabilité, gestion dynamique des stocks), se verront favorisées dans la mesure où chaque collaborateur aura accès à distance aux informations essentielles pour maintenir et piloter les différentes briques de son activité.
Également, les entreprises ayant mis en place un processus abouti de S&OP (Sales & Operations Planning) afin d’atteindre de manière collégiale une juste adéquation entre ressources (matérielles/humaines) et demandes client, pourront faire face aux crises avec plus d’agilité et d’efficacité. En effet, une situation de crise vient perturber la demande client rendant l’estimation du besoin complexe mais primordiale. Les équipes de planification de la demande, en s’appuyant sur leur expérience du secteur mais aussi sur des outils analytiques, doivent être en mesure d’identifier avec un certain degré de fiabilité l’approvisionnement nécessaire, et donc d’anticiper la gestion des ressources humaines. Challengées et discutées lors de réunions journalières entre les différents services internes, ces estimations rythmeront les activités opérationnelles tout en permettant un pilotage à distance.
L’ensemble de ces activités de pilotage se révèle être un maillon tout aussi essentiel que les activités opérationnelles. Le pilotage à distance est donc possible mais grandement facilité par un investissement dans des outils digitaux et des processus tels que le S&OP.

Des pistes de réflexion pour transformer les activités opérationnelles

Néanmoins, comment permettre aux activités opérationnelles de devenir indépendantes d’une présence physique sur site ? Lors du confinement, les opérateurs des enseignes de la grande distribution ont tous été mobilisés afin d’assurer les livraisons quotidiennes.
Cette interrogation, complexe, peut trouver réponse dans des solutions d’automatisation, de robotisation, ou encore dans l’utilisation de l’intelligence artificielle. Les tâches « simples à réaliser » en entrepôt par exemple peuvent aujourd’hui être exécutées par des robots, et pilotées à distance par un opérateur. Ne seront alors physiquement nécessaires que quelques travailleurs chargés de gérer la maintenance. De même, pour les flux de marchandise d’un point A à un point B. Il n’existe aujourd’hui pas de solution miracle pour proposer à un livreur de faire du travail à distance, mais les perspectives des véhicules autonomes laissent entrevoir de nouvelles possibilités.
Ces opportunités mettent en perspective une transformation des activités opérationnelles de la première catégorie, en des activités de pilotage maximisant alors le degré d’éligibilité au télétravail. Attention toutefois à ne pas faire du télétravail une généralité. La supply chain d’aujourd’hui dépend encore fortement de la présence physique d’opérateurs. Et favoriser le télétravail uniquement aux activités de pilotage et de projet accentuera le sentiment de disparité.

Quand la Finance durable implique une transformation des organisations

Le développement de la Finance durable pour les institutions financières implique un enjeu majeur de transformation au sein des organisations. Elles seront amenées à engager de profonds changements sur le fond. De nouveaux métiers verront le jour dans le domaine de la « data », de nouveaux process d’investissement devront être mis en place pour intégrer les enjeux du sujet, mais aussi sur la forme, une communication cohérente et en accord avec la règlementation afin de rassurer le client final.

Ces transformations vont disrupter les marchés financiers en créant de nouveaux marchés de niches qui seront capables d’attirer des investisseurs soucieux des investissements à faible empreinte carbone et de projets relatifs à de nouvelles technologies vertes.

Les institutions financières sont les entreprises en première ligne dans la transformation de l’économie que la population veut plus soucieuse de l’environnement, sociale et solidaire. Etablir un plan stratégique pour se lancer dans ce chantier est une réponse à fort impact pour un développement solidaire et responsable. Avec la crise sanitaire que l’on vit aujourd’hui, le réveil est plus puissant que jamais. La Finance durable est le prochain challenge de toutes les institutions qui souhaitent participer au monde de demain.

Par Camille Villard, consultant chez Square.
Share This