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– le 21 janvier 2022

Les nouveaux modes de management reposent sur une approche similaire à celle développée dans l’Education Nouvelle, et notamment dans la méthode Montessori. Chacune de ces deux approches vise en effet à responsabiliser les acteurs, qu’ils soient collaborateurs ou élèves, en leur donnant les clés de leur propre réussite.

Les nouveaux modes de management regroupent un certain nombre de méthodes et pratiques invitant les managers à s’éloigner du management de type command & control. Ce dernier consiste à dire aux collaborateurs comment faire leur travail, puis à s’assurer que les tâches ont été correctement exécutées. Ces nouveaux modes de management favorisent au contraire un management de type coach qui laisse toute latitude aux collaborateurs pour déterminer comment s’organiser et piloter leurs performances. Dans ce contexte, le rôle du manager n’est plus de contrôler mais d’accompagner et de faciliter.

Cet état d’esprit se retrouve dans la méthode Montessori. En effet, pour Maria Montessori, le rôle de l’éducateur ne consiste plus à diffuser des connaissances puis à vérifier que ces dernières ont été correctement apprises grâce à des exercices et des contrôles, mais à accompagner l’élève dans la construction de son propre système de connaissances, ainsi que dans le développement de sa personnalité.

Souligner ces similitudes permet de porter un regard éclairant sur chacune des deux approches, managériale et pédagogique, et d’analyser en quoi elles se répondent. Cela permet également d’apporter des réponses communes à des questions que nous posons tant dans notre vie privée que dans notre vie professionnelle, en tant que manager, collaborateur et parent.

Le rôle d’accompagnateur

Dans les nouveaux modes de management, le manager coach est un accompagnateur. Il aide son équipe à déterminer comment s’organiser, comment prioriser les tâches et comment mettre en place un système d’amélioration continue. Il ne donne pas les réponses à ses collaborateurs, mais facilite leur réflexion en leur apportant méthode et outils.

L’approche est exactement la même dans la méthode Montessori. L’élève acquiert de nouvelles connaissances en manipulant du matériel de manière autonome et en échangeant avec les autres enfants de la classe. L’éducateur joue quant à lui le rôle de facilitateur. Pour ce faire, il observe l’élève et lui propose des activités adaptées à ses goûts et ses besoins. Il l’aide à débloquer des problématiques, mais sans jamais lui donner de solution toute faite. Il s’assure également que les conditions sont réunies pour que les élèves puissent travailler de manière autonome et efficace.

Exactement de la même manière, un des rôles primordiaux joué par le manager dans les nouveaux modes de management consiste à fournir aux collaborateurs tous les éléments favorisant performance et autonomie.

Il s’agira notamment de mettre à disposition les bonnes informations permettant de prendre des décisions éclairées, des outils et des méthodes pour faciliter les analyses, ainsi que des temps de respiration permettant de prendre du recul par rapport à la production.

En complément, le manager s’attachera à expliciter la raison d’être de l’entreprise et à montrer régulièrement aux équipes en quoi elles y contribuent. En synthèse, le manager fera en sorte que toutes les conditions d’un travail autonome et de qualité soient réunies, de la plus opérationnelle à la plus stratégique. On parlera alors de servant leader, un manager au service de ses équipes.

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Ces nouvelles méthodes de pédagogie et de management impliquent un changement de posture.

Tout d’abord, le manager et l’éducateur doivent faire preuve d’humilité. Ils ne sont plus les seuls à indiquer quoi faire, comment et quand le faire. Au contraire, ils partent du principe que ” c’est celui qui fait qui sait “. Ce sont donc les collaborateurs, qui sont sur le terrain au quotidien, qui sont les mieux placés pour organiser et piloter la production.

C’est ainsi que le rapport au savoir se déplace. Il n’est plus l’apanage d’une seule personne chargée de former et d’encadrer les autres, mais il est détenu par l’ensemble de la collectivité, invitant chacune des parties prenantes à apprendre des autres.

En outre, si le manager coach et l’éducateur Montessori ne donnent plus de directives, ils contribuent à transmettre des valeurs. C’est pourquoi ils doivent faire preuve d’une attitude exemplaire, favorisant bienveillance et entraide.

Inversement, ils réfrènent les comportements négatifs tels que la moquerie ou les sarcasmes. Ils sont ainsi garants de la qualité du climat de travail, placé sous le signe de l’écoute, de la coopération et du droit à l’erreur.

Enfin, la mise en oeuvre des nouvelles méthodes de management et de pédagogie repose sur le développement d’un sentiment de confiance multidirectionnelle :

  • le manager et l’éducateur doivent avoir confiance envers les collaborateurs et les élèves, notamment concernant leur capacité à s’organiser et à travailler efficacement ;
  • ils doivent avoir confiance en eux et en leur propre capacité à guider le travail sans le contraindre ;
  • les collaborateurs et les élèves doivent avoir confiance en eux et en leur capacité à faire face aux difficultés de manière autonome, sans systématiquement attendre de solution toute faite d’autrui ;
  • ils doivent avoir confiance envers le manager et l’éducateur, notamment pour défendre le droit à l’erreur, faciliter le travail et les accompagner en cas de difficultés.

Ce sentiment de confiance multidirectionnelle se travaille au jour le jour, sur le terrain. Il doit s’instaurer progressivement.

En tout état de cause, la prise en main du rôle d’accompagnateur par les managers et les éducateurs va de pair avec l’évolution progressive de leur posture. Ces deux éléments s’enrichissent mutuellement et doivent être travaillés de concert pour pouvoir porter leurs fruits, et ce qu’il s’agisse de modes de management ou de méthodes pédagogiques. Ainsi, pédagogie et management se répondent et invitent à cheminer sur une voie commune visant à responsabiliser chacun des acteurs en leur donnant les clés de leur propre réussite.

Par Mathilde Dégremont, Principal Square.

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