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Economie Matin

– le 04 septembre 2022

Le coaching est un processus qui se rapproche fortement de la pratique de la plongée. Le choix, le contrat, le cadrage, la notion de binôme, l’assistance, l’exploration, le temps entre les séances ont des similitudes dans leurs approches. Ces deux expériences sont des reconnexions avec soi-même, qui apportent une progression continue et donnent une autre perspective de sa carte du monde.

Le choix et le contrat

Avant de choisir un club de plongée, le plongeur se renseigne sur celui-ci. Les critères de choix se portent généralement sur la localisation, le matériel, la réputation et, bien entendu, sur la sécurité démontrée. C’est aussi à ce moment-là qu’il exprime ses attentes, par exemple : passage de niveau, exploration, visite d’épave, spéléologie…

Le choix d’un coach peut se faire sur sa spécialité, ses recommandations, mais aussi sur le feeling lors de l’entretien préliminaire.

Comme en plongée, la confiance est primordiale. En effet, le coaché doit se sentir en sécurité pour passer à l’action de se faire coacher.

Une fois, l’entretien préliminaire effectué, les deux parties s’accordent sur un contrat.

Le club de plongée s’assure que le plongeur ait bien l’ensemble de ses papiers : certificat médical, licence, niveau et éventuellement assurance. Le plongeur s’assure du matériel prêté, des endroits à visiter et du paiement proposé.

Comme un moniteur de plongée, le coach explique le processus de la séance. C’est à ce moment-là que le client expose sa raison et sa volonté d’accompagnement. Il peut poser les questions qu’il souhaite notamment sur le type d’intervention, le forfait, les séances proposées en vue de la thématique et de ses objectifs.

Le cadrage

Avant chaque plongée, il y a un brief : le moniteur/chef de palanquée explique les règles de sécurité (profondeur / temps), le site et ce qu’on peut potentiellement y observer.

Il n’est pas rare que sur une petite côte, différents sites soient accessibles !

C’est la même chose en coaching, le coach cadre la demande de son client, avant d’aller à l’eau. L’objet de la séance est spécifié, mesurable, dans un temps défini et contractualisé.

La plongée / la séance

En plongée, la mise à l’eau et l’immersion sont des moments clefs et peuvent être parfois les plus techniques. L’arrivée dans l’eau, après une exposition au soleil, peut s’avérer désagréable. De plus, couplé à un potentiel courant, le froid peut entraîner un essoufflement et rendre l’immersion encore plus compliquée.

Au début d’un coaching, le coaché peut avoir des réticences, des craintes et des blocages souvent dus à des besoins non conscients et des émotions non exprimées.

Dans les deux cas, cela nécessite un retour au calme et une communication avec le partenaire afin que tout le monde soit prêt à plonger, soit dans l’eau soit dans la séance.

Une fois la plongée commencée, la descente doit être progressive afin de ne pas trop forcer sur les tympans, ce qui rendrait l’expérience très douloureuse !

La séance de coaching est progressive pour amener le coaché à travailler sereinement sur ses objectifs.

L’exploration de certains milieux fermés, comme les grottes ou les épaves, sont des moments particulièrement exaltants en plongée. Cependant, ils peuvent constituer une importante source de stress pour les plongeurs néophytes. Le rôle du moniteur est alors de les guider et de les rassurer, quitte à rebrousser chemin pour y revenir plus tard.

Le coaching peut donner lieu à des phases d’introspection, de voyage dans sa « grotte personnelle », ces moments d’exploration peuvent aussi être une source de stress pour les coachés, le coach se doit de les guider et de les accompagner dans ces prises de consciences.

En plongée, l’observation et l’analyse de l’environnement sont capitales, déjà par le plaisir qu’elles procurent, mais surtout dans un souci de respect des fonds marins.

Lors d’un accompagnement, le coaché peut-être amené aussi à analyser le contexte : adopter une position autre (celle de son interlocuteur, empathie), apprendre à être observateur de son fonctionnement, afin de se mettre en perspective et prendre de la hauteur sur la situation vécue.

Les risques

En plongée, il y a une règle d’or : on ne plonge jamais seul. Les binômes (ou trinômes) sont indispensables pour que la plongée se passe dans les meilleures conditions et les gestes « ok », « ça ne va pas » sont les moyens de communication basiques pour communiquer sous l’eau. Le compagnon de plongée doit être à proximité de façon à pouvoir intervenir rapidement en cas de souci.

Le coach a le même rôle que le « Buddy » (compagnon), il accompagne le coaché dans son exploration en s’assurant que celle-ci se passe au mieux.

Comme un plongeur, le coach est attentif à l’expression du non verbal, au regard, à la prosodie de son client, afin de déceler des changements émotionnels et permettre un état de présence conscient tout au long de la séance.

L’ivresse des profondeurs (ou narcose), les essoufflements, les problèmes techniques, les accrochages, sont des potentiels risques en plongée. C’est la vigilance du binôme qui va permettre au plongeur de passer cette zone de turbulence et d’être le plus sécurisé possible.

Les remontées assistées sont communes au coaching puisque le coach s’assure que les émotions ressenties par le coaché sont traversées dans la bienveillance et veille à ce que le coaché dépasse un état émotionnel.

Fin de la plongée

Toute plongée se finit par des paliers, ils se calculent en fonction de la profondeur, du temps de plongée, du nombre de plongées déjà réalisées…

En coaching, on prend également le temps de remonter à la surface après une prise de conscience, et/ou une émotion ressentie. Le coach va prendre le temps d’accompagner le client jusqu’à un état d’apaisement.

Le plongeur possède un carnet de plongée lui permettant de noter ses paramètres et ses impressions. En coaching, il est conseillé au client d’avoir un petit cahier lui permettant d’annoter ses apprentissages et ses objectifs.

En plongée, il est nécessaire de laisser un peu de temps entre deux plongées, de façon à laisser l’azote dans le sang, créé à cause de la pression, se dissiper.

En coaching, il est conseillé d’espacer les séances au minimum 10 à 15 jours de manière à laisser au coaché le temps d’infuser les apprentissages qu’il a fait.

La plongée et le coaching sont deux expériences riches à la fois sur soi-même et sur l’environnement extérieur. Ces deux pratiques sont bénéfiques pour ses participants puisqu’elles génèrent souvent un bien-être à la fin de la séance. Et vous, seriez-vous prêt à plonger dans un coaching ?

Par Maureen Bassard, Senior Manager et Thibaud Piquet, Consultant Senior Square Management.

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